Biographie

Le maître incontesté du saxophone, James Carter, accompagné de son groupe Organ Trio, a sorti pour la première fois son album « Live From Newport Jazz » sur le label Blue Note Records.

A travers ce live enregistré au Newport Jazz Festival de 2018, James Carter réinvente avec habilité l’imaginaire de Django Reinhardt dans un live soul jazz passionnant.

« Écouter le saxophoniste James Carter, c’est sidérant » a déclaré aussi précisément le Washington Post.
Des ballades au clair de lune aux entraînements funky en passant par le post-bop le plus cérébral, au sein d’un club intime ou sur la grande scène d’un festival, le saxophoniste né à Detroit peut sembler livrer toute l’histoire du jazz en un seul set.

Le New York Times a quant à lui exprimé que James Carter est « l’un des solistes les plus charismatiques et les plus puissants du jazz », il possède une totale maîtrise de ses instruments, bien qu’il n’utilise cette technique qu’au service d’idées astucieuses.
Même lorsqu’il apparaît sur le point de faire éclater son saxophone, de faire exploser des lignes fulgurantes pour un effet surréaliste, il évoque les débuts du jazz, le jump blues, l’avant-garde et d’autres contrées résidant dans sa vaste et savante connaissance de la musique afro-américaine.

Il était donc évident et naturel pour le label Blue Note que James Carter ait sa place au sein des nombreux et prestigieux artistes que comptent le label aujourd’hui.

« Live from Newport Jazz » est non seulement sa première sortie sur le label Blue Note mais également son 1er album depuis 2011.
De cet opus se dégage l’esprit et l’âme du plus célèbre festival de jazz américain. Il fait en quelque sorte suite à son album « Chasin’ the Gypsy » sortit sur le label Atlantic en 2000 que le New Yorker qualifiait « d’hommage à la fois révérencieux et audacieux à la légende belge de la guitare swing Django Reinhardt. Il s’agit là peut-être de la plus belle œuvre enregistrée de Carter, l’hyperactif saxophoniste ».

Bien que James Carter soit l’une des figures les plus célèbres du jazz de sa génération, qu’il ait enregistré pour de grands labels, qu’il soit la tête d’affiche d’événements marquants et en tête des sondages du magazine américain DownBeat, il reste humble face à sa relation avec l’emblématique label de jazz.
« Oh man », commence-t-il. Comme le dit le label, « The Finest in Jazz Since 1939. Il y a une histoire, un héritage et une longévité qui vont de pair avec ce label, et en faire partie d’une manière ou d’une autre est un privilège et un honneur ».

Le président de Blue Note, Don Was, a suivi la carrière du saxophoniste pendant des décennies, depuis l’époque où Carter était « un gars du coin qui impressionnait tout le monde » sur la scène de Motor City (ndlr autre nom donné à la ville de Détroit pour son industrie automobile).
Il a invité Carter à participer à l’album « Detroit Jazz City », une compilation au profit d’une association caritative, publiée par Blue Note en 2015, qui présente un mélange de morceaux classiques et une approche plus contemporaine.

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Sur cet album, James Carter livre sans surprise un morceau d’une performance enflammée aux côtés des maîtres du swing tels que Kenny Cox, Joe Henderson, Marcus Belgrave, Elvin Jones, Donald Byrd et d’autres grands de Detroit signés chez Blue Note, dont certains ont été les mentors du saxophoniste.

« C’est une évidence pour le label », convient Was, « et ce trio possède le son intemporel de Blue Note ». La version de Carter, imprégnée de R & B correspond parfaitement à sa sensibilité. Ou, comme l’a écrit le New Yorker, « Le gémissement d’un orgue Hammond et la force du swing de la batterie est le juste support du jeu de Carter ».

« C’est compact et gorgé de soul », dit Carter, expliquant pourquoi il creuse si profondément l’alchimie avec son Organ trio. De la radio jazz aux soirées barbecue de quartier, grandir à Detroit signifiait s’imprégner des grooves de l’hammond B-3 des artistes Blue Note, réfléchit-il.
« Ce son était toujours là, en arrière-plan », dit Carter. « On entendait Jimmy Smith pendant que quelqu’un passait le plat de « baked beans », de travers de porc et toutes ces autres bonnes choses. L’orgue a toujours fait partie de la diaspora afro-américaine s’élevant à travers les spirituals et jusqu’à l’âme profonde, le néo-soul. Il a toujours fait partie intégrante du paysage soulful ».

Deux autres figures talentueuses de Detroit rejoignent Carter sur « Live From Newport Jazz » : Gerard Gibbs, virtuose du Hammond B-3, un protégé de Richard « Groove » Holmes, dont le jeu prodigieux a intégré les bases stylistiques les plus complexes du jeu d’orgue ; et Alexander White, un jeune batteur extrêmement polyvalent, tout aussi doué pour les « shuffles » et « breakbeats » de la vieille école que pour les mesures composées, qui « apporte un nouveau souffle, une nouvelle vie à notre jeu, une fougue différente », s’exprime Carter.

Le répertoire improbable de « Live From Newport Jazz » est issu d’une tradition de jazz qui, tout comme les trios avec orgue qui se produisent dans les bars du coin de Detroit, était historiquement une musique populaire.
L’album comprend six « coups de maître » sur des compositions écrites par Django Reinhardt ou associées à lui. Carter a entendu pour la première fois « l’architecte du Gypsy-jazz » en 1983, dans l’émission Jazz Yesterday du vétéran de la radio Jim Gallert sur WDET, une émission qui a suscité des découvertes que le saxophoniste continue d’explorer. « Le jazz manouche a une certaine délicatesse », explique-t-il, « mais en même temps il est toujours intense ».

« Live From Newport Jazz » est un exercice de transformation musicale, une tentative délibérée de « donner au jazz manouche un passe-droit », dit Carter, « ou de l’urbaniser, si vous voulez ».

Carter et compagnie filtrent si intensément ces mélodies romantiques, teintées de rom, à travers leur « patte » de Detroit, que vous pourriez vous demander pourquoi Blue Note a écrit les titres de l’album en français alors que les morceaux sont des purs classiques de la soul jazz.
« C’est un retournement de situation », dit Was. « Mais ce n’est pas comme si le concept s’enlisait. C’est une musique qui se suffit à elle-même et qui groove ».

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