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Avishai Cohen : « Le trio est comme mon rythme cardiaque »

Soliste de jazz charismatique et créatif, le contrebassiste israélien Avishai Cohen retrouve cet été la France, où il se sent « comme à la maison ». « Mes fans français sont restés très fidèles au fil des ans, c’est vraiment touchant et tellement gratifiant » nous dit-il.
En trio, avec Roni Kaspi à la batterie et Elchin Shirinov au piano, il lance les Nuits d’Istres ce soir avec son jazz « mondialisé ».

Quelle est la genèse de votre dernier album « Shifting Sands » enregistré en trio ?

J’ai commencé à créer les compositions de Shifting Sands chez moi, près de Jérusalem, sur mon piano, pendant la pandémie. C’est cette union entre l’homme, le son et l’âme qui a créé ce disque magnifique.
C’était une façon assez inhabituelle de travailler mais, en même temps, j’ai trouvé ça cool comme défi. En effet, tous les jours, je partageais mes idées et mon avancée aux quelques personnes qui me regardaient, ça m’a beaucoup stimulé.
Et c’est finalement lors des concerts qu’on a faits avec le trio en été 2021 en Europe, avant de les enregistrer en Suède, que les compositions ont vraiment pris vie. Ça ne m’était jamais arrivé de ne pas pouvoir faire de concerts pendant aussi longtemps, ce qui m’a vraiment permis d’apprécier mon travail.

Vous avez un style bien à vous dans le jazz, ouvert, est-ce lié à votre formation classique et vos origines ?

Ça ne fait aucun doute ! Certes, ma musique c’est avant tout du jazz, mais depuis que je suis tout petit, je suis ouvert à tous les styles de musique. Vous pouvez donc entendre dans mes compositions des rythmes afro-caribéens, des sons séfarades, des chansons folkloriques israéliennes, et bien d’autres.

Vous avez joué dans différentes formations, pourquoi revenez-vous sans cesse au trio ?

Je me sens bien dans plein de configurations, c’est vraiment la musique qui détermine quelle formation est la plus adaptée pour refléter ce que j’imagine. Mais c’est vrai que le trio est la forme vers laquelle je reviens le plus souvent car c’est la plus proche des bases.
En 2021, j’ai sorti, avec mon trio et un orchestre philharmonique, l’album Two Roses. J’aime vraiment les changements et la dynamique que cela m’apporte en tant que compositeur.
Le trio est comme mon rythme cardiaque et tout vient naturellement entre les trois membres.

Qu’est-ce que ce nouveau trio a de singulier ?

Il y a quelques années, j’ai commencé à chercher quelque chose de nouveau pour le piano, Elchin n’était pas sur le radar à ce moment-là, mais mon batteur de l’époque et ami Noam David me l’a recommandé. J’ai écouté sa musique et je l’ai contacté. Il est venu en Israël pour passer une audition et c’était parti ! C’était en 2018.
Roni, elle, je l’ai rencontrée lors du confinement sur Facebook. Je postais des vidéos dans lesquelles je jouais et chantais, elle en a repris à la batterie. J’ai adoré alors je l’ai contactée. Elle avait 20 ans et j’ai été impressionné par son jeu, sa maturité et son énergie. Elle a donc rejoint l’équipe en 2022.
J’ai toujours autant de plaisir à jouer chaque soir avec eux. On est vraiment connecté tous les trois, on laisse planer la musique entre nous et le public.

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