Biographie

« La voix est un instrument si puissant », explique Cory Henry, « Lorsque je chante, j’ai l’impression de créer une connexion forte avec les gens, d’établir une communication pure, cela va bien au-delà de ce qui se passe lorsque je joue de l’orgue. Je peux transmettre tous ces messages qui ont tant d’importance et de sens pour moi à travers les mots. Être à la fois au cœur de la musique et accompagnateur chaque soir, c’est un challenge que je n’ai de cesse de relever. »

Le premier album enregistré avec son groupe The Funk Apostles ne dément pas cette affirmation : « Chapter 1 : The Art of Love » est un bijou créatif poli avec soin par le virtuose de l’orgue. Cory Henry passe du siège de sideman à celui de leader, ce sans effort et avec grâce. Le jeune homme, « parmi les meilleurs joueurs d’Hammond B-3 de sa génération » selon AllMusic, se révèle être un talentueux chanteur et compositeur ayant une vision artistique profonde et unique. Entouré de ses apôtres, il fait monter une sauce enivrante, de laquelle se dégage des vapeurs de blues, soul, R&B, Afrobeat, gospel et jazz. Le groupe offre à l’auditeur un enregistrement qui brouille les pistes, ne s’installant dans aucun genre, préférant nous perdre et nous surprendre. A la fois futuriste et rétro, expérimental et classique, le son de Cory Henry signe l’œuvre d’un des esprits les plus inventifs de la musique moderne, leader et compositeur accompli.

Originaire de Brooklyn, Cory Henry était jusqu’à aujourd’hui surtout connu en tant qu’organiste des Snarky Puppy, la formation instrumentale dont le magazine Rolling Stone a écrit qu’elle était « l’une des plus polyvalentes de la scène musicale actuelle. »  Le musicien a été récompensé par deux Grammy Awards pour son rôle dans le groupe depuis 2012, mais cela fait bien 20 ans qu’il éclaire le monde de son talent époustouflant. Cory Henry fait ses premiers pas sur scène dès l’âge de 6 ans, au prestigieux Apollo Theater d’Harlem, et prend le chemin des tournées à 19 ans avec le groupe de l’icône du jazz Kenny Garrett. Depuis, il a tourné et enregistré avec les plus grands, de Bruce Springsteen à The Roots, en passant par P. Diddy et Yolanda Adams. Cerise sur le gâteau : il se place dans le top 10 du classement jazz du magazine Billboard avec ses deux albums en solo. NPR le surnomme « le maître » et dit de lui « qu’un orgue de 200 kilos fait à peine le poids face à son charisme musical », Keyboard Magazine qualifie son jeu « d’une grand expressivité et virtuosité, touché par la grâce, espiègle tout en retenu », tandis que The Boston Globe assure qu’ « il est le seul musicien actuel capable de prêcher le Gospel sur un orgue Hammond ».

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Le Gospel, c’est le point d’ancrage d’Henry, sa première source d’inspiration. Dès son plus jeune âge, il joue et chante pour sa paroisse (des extraits de ses incroyables performances ont été utilisés pour le documentaire « Gotcha Now » sorti récemment, on peut l’y voir en lutte avec un orgue, il est alors âgé de 4 ans). Il faut attendre plusieurs années avant qu’il n’ose partager son talent au-delà de ces murs saints.

« Je pensais simplement que ma voix n’était pas assez bonne » confesse-t-il, « Je ne pensais pas que d’autres voudraient l’entendre. Mais j’ai surmonté cette peur de chanter, et j’ai appris à apprivoiser ma voix, elle est devenu un instrument comme un autre pour moi. »

Cette voix douce et voilée, on peut l’entendre tout au long de l’album, tantôt discrète, tantôt exaltée. Si le jeu de Cory est souvent comparé à celui d’Oscar Peterson et d’Herbie Hancock, sa voix révèle une tout autre facette de sa personnalité musicale, synthétisant l’héritage laissé par Michael Jackson, Marvin Gaye, Stevie Wonder et Prince.

« Toutes mes influences se trouvent dans ce disque », constate Henry. « J’essaie de casser les codes. Le nom de notre groupe comporte le mot ‘funk’, mais je veux que le public comprenne que ce groupe va bien au-delà musicalement et ne saurait se limiter à un seul genre. »

Henry a choisi ses compagnons de prêche sur la route au fil des années et des rencontres. Chaque membre du groupe est un musicien hors-pair. Le guitariste Adam Agati, qui a co-écrit l’album avec Cory Henry, a également travaillé avec Booker T. Jones et Ludacris, tandis que le bassiste Sharay Reed a été sideman pour Patti LaBelle, Aretha Franklin, Chaka Khan et bien d’autres… Henry a rencontré le batteur TaRon Lockett alors qu’il tournait avec les Snarky Puppy, mais TaRon a également joué avec les plus grands noms du R&B, d’Erykah Badu à Montell Jordan. Le claviériste Nick Semrad s’est lui produit avec Lauryn Hill, Bilal et Gabriel Garzon-Montano.

« Chapter 1 : The Art Of Love » a été enregistré en live à Brooklyn, au cœur du quartier de  Williamsburg. Un procédé utilisé pour mieux capturer l’énergie inimitable du groupe sur scène et pour retrouver l’atmosphère chaleureuse des seventies et de l’analogique. Si Cory Henry est aujourd’hui un improvisateur connu et reconnu, cet album aux arrangements finement ouvragés et aux accroches mémorables permet de découvrir ses talents d’auteur et de producteur. Une composition riche qui ne prive en rien la musique de sa spontanéité. Le groupe n’a répété que très peu de fois (Henry estime qu’il y a eu trois répétitions en deux ans depuis que le groupe s’est formé), et plusieurs pistes sont des premières prises.

Le titre funky et entraînant « In The Water » associe au groove d’une section rythmique implacable et palpitante la voix pressante et charismatique de Cory Henry se mêlant au synthétiseur. Comme beaucoup de titres de l’album, « In  The Water » est une étude de l’amour : ce que signifie aimer, ce que cela implique, ce qui fait vivre l’amour. Sur le single « Trade It All », Cory Henry confie avec honnêteté les sacrifices qu’il est prêt à faire pour l’être aimé. Le doux et voluptueux « Just A World » dépeint la sensualité de l’amour. Dans « Our Affairs », morceaux fluide et élégant, Cory demande « Babe tell me why / You put me through Hell when Heaven’s where true love resides? ».

L’amour. L’amour dans sa définition la plus large (bien au-delà de sa dimension romantique) captive Cory Henry, qui le peint à toutes les échelles, de la plus petite à la plus grande, racontant un monde qui semble cruellement en manquer. « Find a Way » est une ode à une vie rendue meilleure par la compassion et l’empathie. « Give Me a Sign », souvent chanté en clôture d’un concert, est un Blues prenant la forme d’une déclaration d’amour, tintée de Gospel, à la musique. L’énergique « Take All Time » est inspiré du vécu de Cory Henry, racontant son voyage vers l’âge adulte,  « un témoignage sur l’amour et sur le temps nécessaire pour le trouver ».

L’album se termine sur une note plus politique avec « Free », un morceau cru inspiré de l’actualité et dans lequel Henry délivre une performance habitée et promet « we gonna fight / live or die for our rights / everywhere ».

« Je veux donner un sens réel à la musique », explique-t-il. « Je pense aux années 60 et 70, qui sont pour moi l’âge d’or de la musique. Si vous considérez les grands artistes de cette époque, comme Curtis Mayfield et Stevie Wonder, ils chantaient sur ce qu’il se passait autour d’eux, avec une créativité telle que cela poussait les gens à agir. Ils utilisaient la musique comme un outil pour toucher les gens et inspirer le changement, pour rendre le monde meilleur. C’est également ce que je veux faire. »

Un but ambitieux sans nul doute, mais s’il y a bien une chose que cet album a prouvé, c’est que Cory Henry est à la hauteur du défi.

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