Avishai Cohen

Biographie

LES PROJETS D’AVISHAI

Avishai Cohen TRIO (avec Roni Kaspi & Guy Moskovitch) // Avishai Cohen Banda “Iroko” // Avishai Cohen avec Orchestre Symphonique

Avishai Cohen, né à Kabri, en Israël, le 20 avril 1970, a, au cours de sa carrière, contribué à mettre la basse sous les feux de la rampe et à repousser les limites du jazz. Son travail lui a valu des prix internationaux et une reconnaissance mondiale. Il a développé un solide réseau d’adeptes et d’auditeurs, et a su toucher la corde sensible du public partout où il s’est produit. Par ailleurs, ses compositions uniques ont été utilisées dans de nombreux films, à la télévision et dans d’autres médias. La scène est sans aucun doute un endroit où Avishai se sent chez lui, à tel point qu’assister à l’un de ses concerts est probablement la meilleure façon de se familiariser avec son univers musical. Le magazine DownBeat a qualifié Avishai de « visionnaire du jazz aux proportions mondiales », tandis que le magazine Bass Player l’a déclaré l’un des 100 bassistes les plus influents du vingtième siècle.

Avishai a grandi dans une famille multiculturelle dont les racines se trouvent en Espagne, en Grèce et en Pologne. À la maison, la musique était toujours présente, sa mère Ora écoutant de la musique classique et traditionnelle. Le parcours musical d’Avishai a commencé lorsqu’il s’est mis à jouer du piano à l’âge de neuf ans. Louis (Missouri) avec sa famille à l’âge de quatorze ans, il a continué à étudier le piano et a découvert la guitare basse. La basse électrique l’a envoûté lorsque son professeur lui a fait découvrir la musique du bassiste Jaco Pastorius et l’album Return to Forever de Chick Corea. De retour en Israël, Avishai rejoint l’Académie de musique et des arts de Jérusalem et se tourne vers la contrebasse. À l’âge de 22 ans, après avoir servi pendant deux ans dans un orchestre de l’armée, il décide de faire un grand pas en avant et s’installe à New York.

Avishai est arrivé dans un New York hivernal, en janvier 1992. Déménager dans la Grosse Pomme a été une décision difficile, tant sur le plan émotionnel que professionnel. Le jeune Israélien connaît des débuts difficiles : il se produit dans la rue et travaille dans le bâtiment pour s’en sortir. Ces petites étapes ont donné à sa musique un sens unique de l’authenticité. Il s’inscrit à la New School de New York et devient un contemporain d’artistes tels que Brad Mehldau et Peter Bernstein. Avishai se produit et enregistre bientôt avec le Trio du pianiste panaméen Danilo Perez, ce qui témoigne du rôle essentiel qu’a joué la musique latine dans les premières années d’Avishai à New York.

En 1997, un appel de Chick Corea a tout changé. Avishai s’était préparé à ce moment. Il avait passé une cassette de démo à un ami de Corea. Chick l’a écoutée dans sa voiture et a rappelé Avishai quelques semaines plus tard, époustouflé par sa fraîcheur. En tant que cofondateur de l’ensemble Origina de Corea et membre du New Trio de Corea, Avishai a fait partie intégrante de la musique de Chick pendant plus de six ans et a eu l’occasion d’affiner ses talents de bassiste, de compositeur et de chef d’orchestre. Les concerts et les tournées avec le maître pianiste ont joué un rôle important dans la formation de la musicalité d’Avishai. Avishai considère Chick comme un professeur, un collègue et un ami très cher.

Les quatre premiers albums d’Avishai (Adama en 1998, Devotion en 1999, Colors en 2000 et Unity en 2001) sont sortis sous Stretch Records, le label de Corea, et présentaient déjà l’essence de sa vision musicale et de ses compositions originales. Les influences méditerranéennes et latines, l’utilisation de cuivres et de voix ont créé un son vraiment unique. Unity mérite une mention spéciale. Il s’agit du premier enregistrement à mettre en valeur Avishai au piano. L’album a été enregistré avec l’International Vamp Band d’Avishai, un groupe de musiciens originaires de différentes parties du monde (Mexique, Argentine, Cuba et Israël). L’idée qui sous-tend ce projet d’avant-garde est de permettre à différentes cultures d’interagir et de dialoguer par le biais de la musique, en délivrant un message de paix et d’harmonie.

L’éventail croissant de projets dans lesquels il était impliqué a conduit Avishai à créer son propre label (Razdaz Recordz) avec son manager en 2002, ce qui lui a permis de suivre sa propre voie et d’enregistrer de jeunes musiciens talentueux en qui il croyait.

Lyla (2003), le premier album d’Avishai sur Razdaz Recordz, reflète sa personnalité artistique aux multiples facettes. L’album incorpore des sons allant des rythmes latins à l’électronique.

At Home (2005) peut être considéré comme une métaphore définissant la musique d’Avishai : « La musique permet de se sentir partout chez soi ». La plupart des fans reconnaîtront également dans At Home la composition « Remembering », une ballade évocatrice interprétée en trio et qui reste à ce jour le rappel le plus demandé lors de ses concerts. La chanson « Remembering » a également été reprise à de nombreuses reprises dans des films et à la télévision dans le monde entier.

Le cosmopolite Continuo (2006) a suivi avec grand succès et a démontré la magie du trio. Si le trio constitue la base de la production discographique d’Avishai, au fil des ans, de nombreux musiciens différents ont occupé les fauteuils de la batterie et du piano. Chacun d’entre eux apporte une perspective nouvelle à la musique.

En 2007, l’album As Is…Live at the Blue Note a été enregistré à New York lors d’une série de concerts au légendaire club.

Après avoir vécu de nombreuses années à New York, Avishai est revenu à ses racines et s’est réinstallé en Israël, publiant une nouvelle déclaration musicale liée à son héritage et à son histoire. Sensitive Hours / Shaot Regishot (2008) a atteint le statut de disque d’or en Israël et a été le premier album à introduire la voix d’Avishai dans toutes ses compositions, ainsi que des chansons en hébreu. Depuis, l’album est sorti dans le monde entier et a reçu un accueil très favorable.

Lire davantage

Avec Gently Disturbed (2008), Avishai a réussi un coup de maître en trouvant le juste équilibre entre un trio puissant et des compositions délicates. Cet album est un amalgame de mélodie et de groove, de complexité et de simplicité, parfaitement exécuté par le trio d’Avishai, composé de Shai Maestro (piano) et de Mark Guiliana (batterie). À propos de l’album et des concerts organisés pour célébrer son 10e anniversaire, Cohen a déclaré : « Il n’est pas facile de se replonger dans ce livre, quelle que soit votre forme… c’est une musique passionnante… c’est tout simplement amusant à jouer !
Avishai a toujours été ouvert à diverses influences musicales au cours de sa carrière et il a consacré sa créativité à la musique qui lui tient à cœur. L’année 2009 a vu la sortie internationale d’Aurora, qui intègre la langue ladino (parlée par les juifs séfarades) et la culture. Je trouve tant d’honnêteté, de vérité et d’innocence dans ces chansons que j’ai voulu conserver la langue et la tradition et sensibiliser les gens à ce sujet », explique M. Cohen. Avec Aurora, Avishai s’est entouré d’une nouvelle famille musicale ; l’album est un projet unique qui mélange le jazz, la musique classique et les traditions séfarades. La voix d’Avishai est au premier plan et il chante dans les langues dont il se sent proche (hébreu, anglais, espagnol et ladino). Cet album multilingue, qui met l’accent sur la voix, a permis à Avishai d’attirer des auditeurs et des fans bien au-delà des frontières du jazz.

Ayant déjà enregistré les albums Continuo et Gently Disturbed au studio suédois Nilento, l’ingénieur du son Lars Nilsson fait désormais partie de la famille artistique d’Avishai. Avishai a estimé que c’était l’endroit idéal pour enregistrer Seven Seas (2011), son deuxième album chez EMI / Blue Note. Seven Seas met en évidence la maîtrise compositionnelle d’Avishai, avec des morceaux comme Halah et Dreaming qui combinent l’intensité du meilleur travail en trio d’Avishai avec ses arrangements vocaux délicats et ses parties de cor ornementales. Le disque a marqué un nouveau sommet international pour Avishai en termes de ventes de disques et est resté dans les charts de jazz français tout au long de 2011 et 2012.

Les mêmes sessions qui ont produit Seven Seas ont également produit Duende (2012). Duende, un mot espagnol qui fait référence à l’esprit, au groove, est enregistré dans le format à la fois intime et stimulant du duo piano et contrebasse en tandem avec Nitai Hershkovits. Ce fut en effet un dialogue enchanté et naturel à travers la musique qui a jeté un nouvel éclairage sur les standards du jazz (Criss Cross de Monk, All Of You de Porter et Central Park West de Coltrane) et a mis en lumière les arrangements d’Avishai. L’album, le premier disque en duo complet d’Avishai, a remporté le German Jazz Echo Award du meilleur album international en 2013.

Tout au long de l’année 2013, Avishai a présenté un nouveau projet unique, « Avishai Cohen with Strings », à un public mondial. Au centre de ce projet se trouvait un quatuor à cordes avec une particularité : Avishai a remplacé l’un des violons par un alto afin de bénéficier de son timbre plus sombre et de créer plus de profondeur. Un hautboïste a été ajouté à l’ensemble et a rejoint le trio principal d’Avishai. Les voix chaudes d’Avishai en hébreu, en ladino et en espagnol créent subtilement une ambiance qui complète l’instrumentation luxuriante de ses compositions uniques en leur genre. Il a trouvé dans cette configuration originale – « un cadre classique avec une échappée vers le jazz », comme il le décrit lui-même – le meilleur moyen d’exprimer pleinement son amour pour les deux.

En 2014, Avishai a effectué de nombreuses tournées avec son trio, et son projet Almah « trio with strings » a été publié dans le monde entier. En outre, Avishai a produit et présenté All Original, une magnifique compilation de musique célébrant les jeunes talents du jazz israélien. Sorti sur son propre label Razdaz Recordz, Avishai a trié sur le volet les groupes figurant sur l’album, qu’il considère comme quelques-uns des jeunes compositeurs les plus en vue de son pays d’origine.

2015 a vu la sortie d’un nouvel album en trio très attendu, From Darkness. From Darkness se distingue par l’unité et l’écoute mutuelle entre les trois partenaires : « Avec ce trio, il y a une forme immédiate d’égalité entre les musiciens. Ici, trois ne font qu’un », déclare Cohen.

L’album combine la force, le groove et les défis rythmiques de pièces originales telles que « Lost Tribe » ou « C#-« , avec la sensibilité et la fragilité perceptibles dans « Almah Sleeping » ou « Ballad for an Unborn ». Loin d’être une plongée dans l’obscurité, ce disque est une source d’inspiration pour l’auditeur comme pour le musicien. « Dans nos vies difficiles, la musique peut être une forme de salut. C’est en tout cas ce qu’elle a toujours représenté pour moi », déclare M. Cohen.

En 2016, « An Evening with Avishai Cohen » a été présenté pour la première fois, avec un orchestre complet pour compléter le trio de base composé de la contrebasse, de la batterie et du piano (plus le chant d’Avishai). Au fil des ans, il a collaboré avec plus de 35 orchestres, dont l’Orchestre symphonique de Malmö, l’Orchestre philharmonique de Bruxelles, le BBC Concert Orchestra et la Philharmonie de Paris. Ces concerts uniques, qui jalonnent la carrière de l’artiste, continuent d’avoir lieu aujourd’hui.

Ceux qui ont suivi la carrière d’Avishai savent que ses références musicales vont très loin, passant sans transition du classique au jazz et à la pop. En 2017, il a sorti 1970, qui met en avant ses influences plus accessibles et orientées vers la pop, sans compromettre son intégrité artistique. Cohen joue et chante magnifiquement, montrant son amour de la mélodie ainsi que l’art de l’improvisation. « Ce n’est pas un disque de jazz », explique-t-il. « Je ne sais pas ce que c’est, mais j’ai toujours eu un lien avec la pop. J’aime la pop autant que j’aime Bach et Charlie Parker. Au fil du temps, le chant est devenu une activité très sérieuse dans ma vie. Beaucoup de gens m’ont demandé quand allait sortir l’album vocal. Eh bien, il est là, juste ici ».

C’est à cette époque qu’une nouvelle et magnifique coopération a vu le jour avec les célèbres réalisateurs français Eric Tolédano et Olivier Nakaché. Le duo a demandé à Avishai d’écrire la musique de film pour leur film français populaire Le Sens de la Fête. Sorti en octobre 2017 dans plus de 40 pays, la musique du film comprend également les compositions originales d’Avishai « Wedding Song », « Remembering », « Nu Nu » et « Seven Seas », entre autres.

En 2019, Avishai a publié Arvoles (« arbres » en ladino) en retournant dans les studios Nilento en Suède. Cette nouvelle déclaration musicale propose neuf compositions originales profondes et fraîchement exécutées, ainsi qu’un arrangement plein d’âme. Arvoles flotte entre des chansons clés en trio, avec le complément de cuivres sur plusieurs morceaux, mettant en valeur une unité de travail faite de délibération, d’esprit et de joie. L’album met en valeur Elchin Shirinov d’Azerbaïdjan au piano et Noam David à la batterie.

En 2020, Avishai devait fêter ses 50 ans en donnant 50 concerts dans 50 pays du monde entier. Cependant, en raison de la pandémie mondiale de COVID-19, il a passé la majeure partie de son cinquantième anniversaire chez lui, en Israël, à composer et à enregistrer dans son propre studio Blue Door. Plusieurs streams en direct de la Blue Door ont été diffusés. Au début de l’année 2020, il a également enregistré et produit trois compositions originales pour le court-métrage documentaire De Terezin au Kinderblock de Birkenau du réalisateur français Chochana Boukhobza.

Avishai a été invité par Gary Barlow, chanteur du groupe pop Take That, à enregistrer et à jouer en tant qu’invité spécial sur le titre « Before We Get Too Old ». Le titre a été publié sur l’album de Barlow Music Played By Humans, numéro 1 au Royaume-Uni en 2020.

En novembre 2020, le label d’Avishai, Razdaz Recordz, a sorti un coffret vinyle en édition limitée, The 50 Gold Selection. C’est la première fois que la musique d’Avishai Cohen est remastérisée et présentée de manière aussi exclusive, avec 50 titres couvrant l’ensemble de sa carrière, sélectionnés à partir d’une enquête mondiale menée auprès des fans en 2019. Le coffret contient des titres à succès tels que « Remembering », « Seven Seas », « Eleven Wives », « Morenika » et « Song Of Hope », tirés de douze albums.

En 2021, Cohen revient sur scène et publie Two Roses, enregistré en direct avec l’orchestre symphonique de Göteborg. Comme Cohen le note lui-même, ses chansons semblent prédisposées à s’adapter à l’échelle orchestrale. Elles conservent la même intensité qui a suscité l’admiration générale pour sa musique. « Un orchestre a son propre rythme », dit Cohen. « Quand on écoute ce disque, on a l’impression d’entreprendre un voyage, d’entrer dans mon monde, d’une manière plus profonde et plus dense.

2022 a vu la découverte d’un nouveau talent. Avishai a découvert la batteuse Roni Kaspi sur les réseaux sociaux et elle a rapidement rejoint son trio aux côtés de l’inébranlable Elchin Shirinov. Le trio effectue de nombreuses tournées (notamment au Maroc et au Sénégal pour la première fois). En mai, Shifting Sands, un nouvel album du trio, est sorti. Enregistré dans les célèbres studios Nilento, Shifting Sands montre un groupe qui fonctionne à plein régime. Avishai déclare : « Ce nouvel album est le niveau le plus élevé que j’ai atteint jusqu’à présent : je suis le compositeur et le créateur d’idées, mais ce sont eux qui définissent l’humeur et l’ambiance. Kaspi et Shirinov ont tous deux grandi en écoutant ma musique et me considèrent comme une influence, ce qui est incroyable pour moi. Parce qu’ils me mettent aussi au défi.
Le premier trimestre 2023 a déjà révélé deux nouveaux projets live d’Avishai : le duo « Amity » et Banda Iroko.

En février, au Blue Note de Tokyo, Avishai et le pianiste Makoto Ozone ont présenté leur duo « Amity », qui a fait l’objet de critiques élogieuses. Ces deux maîtres n’avaient jamais joué ensemble auparavant et sont montés sur scène avec peu de répétitions – juste la magie d’un vocabulaire musical partagé. Le duo continuera à se produire dans le monde entier tout au long de l’année et jusqu’en 2024.

Le Banda Iroko d’Avishai renvoie à ses premières années à New York et réalise le rêve de longue date d’Avishai de réaliser un projet latin avec l’un de ses musiciens latins préférés – le maître congero et vocaliste Abraham (Abe) Rodriguez Jr. Les deux ont enregistré un album intime en duo (Iroko) qui sortira le 5 mai (Believe/Naive). L’album a été produit par Javier Limon et Avishai. L’album comprend des standards latins, de nouveaux arrangements de chansons classiques (It’s A Man’s World de James Brown) et bien d’autres encore. Le 12 mars, Banda Iroko a fait ses débuts sur scène à Paris en réunissant une pléiade de musiciens latins basés à New York, tous connectés depuis le début des années 90. Le groupe effectuera de nombreuses tournées en 2023 et en 2024.

Outre la poursuite des tournées avec son trio principal et certaines dates orchestrales, l’année 2023 s’annonce comme l’une des plus passionnantes d’Avishai à ce jour !